© 2003 - ATX / Leiji Matsumoto
SUBMARINE SUPER 99
CLASSIQUE OU RATAGE ?

 par BIS


Un choix plutôt surprenant pour nous autres Occidentaux, mais une BD quasi-culte de Leiji au Japon : c'est SUBMARINE SUPER 99, la dernière adaptation animée d'une oeuvre de l'auteur !

"En 20XX des naufrages inexpliqués se produisent fréquemment autour des fosses sous-marines japonaises. On suspecte une mystérieuse nation appelé l'Empire Océanique. Juzo Oki et Goro Oki qui enquêtaient sur l'affaire ont disparues.

Susumu Oki, un jeune étudiant qui est le petit-fils de Juzo et le frère de Goro, avait reçu avant leur disparition un fusil type 99 d'infanterie et la clef du laboratoire de l'usine souterraine SS-99.

Alors que Susumu débute ses recherches il est capturé par un espion qui était entré dans le labo. En fouillant l'usine souterraine, ils découvrent un énorme sous-marin totalement inconnu jusqu'ici…"*

Voici les débuts fort prometteurs d'une série inspirée par une oeuvre de Leiji Matsumoto mais qui semble se démarquer quelque peu des autres animes de ces dernières années, d'une part par une très grande qualité graphique (même si l'ensemble de la série est inégal à cet égard), et d'autre part parce que les personnages, malgré certains noms identiques, semblent n'avoir aucun lien avec l'univers des pirates spatiaux que nous connaissons bien (quoique avec Leiji il ne faille jamais jurer de rien...)

La diffusion de SUBMARINE SUPER 99 a commencé le 8 mai sur la chaîne câblée japonaise AT-X (comme GUN FRONTIER et COSMOWARRIOR ZERO avant elle). La production est assurée par Vega Entertainment (MAETEL LEGEND), gage de qualité sur le plan de l'animation. Au scénario, Kôsuke Fujikawa, notamment déjà scénariste de deux films YAMATO, du film QUEEN MILLENIA et de quelques épisodes de GALAXY EXPRESS 999 (et d'un TV Spécial) mais aussi auteur original de WINDARIA & UCHÛ ÔJI**.

L'oeuvre originale en 14 épisodes (457 pages), intitulée alors Sensuikan Super 99, date de 1964-65, et reflète encore le premier style graphique de l'auteur, fortement inspiré d'Osamu Tezuka. Rien de tout cela n'a heureusement subsisté dans l'anime SENSUIKAN SUPER 99 (ou SS-99), et l'on est beaucoup plus proche du style graphique de COSMOWARRIOR ZERO ou GREAT YAMATO.

Un bilan un peu décevant

Il semble hélas que l'enthousiasme suscité par les premières images et l'annonce de la série ait vite laissé place à la déception : l'histoire est très lente à démarrer (avec un premier épisode ennuyeux au possible), et l'on ne parvient pas à s'intéresser autant à cette saga sous-marine qu'aux épopées spatiales de l'auteur. Les personnages sont pourtant variés et sympathiques, la musique du générique (interprétée par Ichirô Mizuki—interprète du générique original de CAPTAIN HARLOCK—est très entraînante, supérieure, même, à mon sens, à celle de GALAXY RAILWAYS par Isao Sasaki, et en tout cas moins fade que celle de COSMOWARRIOR ZERO...

Peut-être que la magie aurait opéré si cette série avait été plus intrinsèquement liée à l'univers qui nous est familier... En même temps, cette série était un pari audacieux, et l'on ne peut pas dire qu'elle ait mal marché au Japon... Simplement, elle semble plus difficilement exportable que le reste des oeuvres de Matsumoto... à moins qu'un éditeur ne réussisse à le commercialiser comme "Les aventures d'un jeune ancêtre d'Albator" ? En effet, Susumu ressemble presque exactement au jeune Harlock du début du film ARCADIA OF MY YOUTH (L'Atlantis de ma jeunesse) !

Trêve de plaisanterie, le choix de Sensuikan Super 99 comme source d'inspiration pour une série reste un peu surprenant, surtout quand on connaît la richesse de l'oeuvre de Leiji. Des mangas tels que MACHINNERS, mais surtout MIRAIZER BAN ou DIVER ZERO auraient mérité une telle renaissance, et auraient sans doute permis d'apporter des éclairages nouveaux sur l'univers de nos personnages préférés...

Toutefois, souvenons-nous que Leiji n'est pas toujours à l'origine de ces projets et qu'il ne fait le plus souvent que donner son accord et les superviser. Alors ne boudons pas notre plaisir, car en ce moment, les nouvelles séries abondent, et rien ne dit que d'autres projets ne suivront pas dans les mois qui viennent !

*  La traduction du japonais est de ellroy.
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Les informations sur Kôsuke Fujikawa ont été empruntées à Uchû Senshi Edomondo.


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mise à jour : décembre 2003