photo de Stéphane Beaumort  © 2001Jean-Pierre Savelli a mené une carrière riche en rebondissements, depuis qu'il quitta à 18 ans son métier de coiffeur pour dames à Toulon pour monter chanter à Paris. Avec Michel Legrand pour parrain dans la profession (excusez du peu !) il s'essaye à la variété, mais malgré un petit succès d'estime pour des chansons de films et pour le rôle principal dans la comédie musicale "La Révolution française", le métier du spectacle laisse alors peu de place aux jeunes artistes, et il faut bien vivre...

C'est ainsi qu'il accepte d'interpréter des génériques de dessins animés, sans savoir que ce sera son activité professionnelle la plus durable dans le temps et sans doute aussi la plus lucrative, puisqu'il vendra, tous titres confondus, cinq millions de 45 tours ! C'est d'ailleurs sous un pseudonyme, Les Goldies, qu'il commence dans ce registre, avec les génériques de Goldorak, prenant la suite de Noam (qu'il décrit comme "un bon copain") sur des versions réorchestrées des génériques originaux avec de nouveaux textes. Pour la petite histoire, Jean-Pierre ne savait pas jusqu'à ce Japan Expo qu'il y avait eu une première version de ces génériques interprétée deux ans avant par Enriqué, et cela fut pour lui une grosse surprise !

Son nom et son visage apparaissent enfin sur la deuxième édition du 45 tours d'Albator. Pourtant, c'est Eric Charden qui chantait dessus, mais Jean-Pierre affirme qu'après un premier tirage de 1500 exemplaires par Charden seul, sa voix aurait été remixée par dessus celle de Charden pour donner ce single... Je n'ai pas vérifié, mais pour moi les deux sonnaient pareil ! Accordons-lui le bénéfice du doute. En tous les cas, il fallait oser se pointer chez Dorothée affublé d'un costume d'Albator à deux balles acheté au drugstore du coin pour chanter en play-back sur la voix de Charden, et il l'a fait ! Cela témoigne d'un certain courage... (à moins qu'il n'ait été un visionnaire, précurseur du cosplay bien avant la lettre ?!?)

J.-P. Savelli à ses débuts  © Jean-Pierre Savelli
Ensuite il y aura X-Or (Jean-Pierre s'amuse de rappeler que c'est Antoine de Caunes, sous son "identité secrète" de Paul Persavon, qui a écrit ce petit bijou), puis Il était une fois... l'espace, qui l'associe de nouveau avec Michel Legrand. Toujours sous un pseudonyme, cette fois en tant que moitié du duo Peter et Sloane, 1984 lui apporte le seul gros "tube" populaire de sa carrière, "Besoin de rien envie de toi", et la page des génériques est momentanément tournée (d'ailleurs son visage est désormais trop connu pour aller se pointer déguisé chez Dorothée, non ?) À propos de l'usage de ses différents pseudonymes, il explique clairement que tout ceci n'était pas le fruit d'un calcul, mais plutôt une nécessité puisque son contrat d'exclusivité avec sa maison de disque l'obligeait à enregistrer sous un autre nom lorsqu'il faisait un disque pour un autre label...

Jean-Pierre Savelli a refait des génériques de temps à autre, et continue désormais une carrière de producteur et travaille sur de nombreux projets. Il aura prochainement un site internet retraçant sa carrière passée et présente, mais en attendant vous pouvez toujours lui envoyer un e-mail si cela vous chante :
minuit10@producteurs.com
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