Jean-Pierre
Savelli a mené une carrière riche en rebondissements,
depuis qu'il quitta à 18 ans son métier de coiffeur pour dames
à Toulon pour monter chanter à Paris. Avec Michel
Legrand pour parrain dans la profession (excusez du peu !) il s'essaye
à la variété, mais malgré un petit succès
d'estime pour des chansons de films et pour le rôle principal dans la
comédie musicale "La Révolution française",
le métier du spectacle laisse
alors peu de place aux jeunes artistes, et il faut bien vivre...
C'est ainsi qu'il accepte d'interpréter des génériques
de dessins animés, sans savoir que ce sera son activité professionnelle
la plus durable dans le temps et sans doute aussi la plus lucrative, puisqu'il
vendra, tous titres confondus, cinq millions de 45 tours ! C'est d'ailleurs
sous un pseudonyme, Les Goldies,
qu'il commence dans ce registre, avec les génériques de Goldorak,
prenant la suite de Noam (qu'il décrit
comme "un bon copain") sur des versions réorchestrées
des génériques originaux avec de nouveaux textes. Pour la petite
histoire, Jean-Pierre ne savait pas jusqu'à ce Japan
Expo qu'il y avait eu une première version de ces génériques
interprétée deux ans avant par Enriqué,
et cela fut pour lui une grosse surprise !
Son
nom et son visage apparaissent enfin sur la deuxième édition du
45 tours d'Albator. Pourtant, c'est Eric Charden
qui chantait dessus, mais Jean-Pierre affirme qu'après un premier
tirage de 1500 exemplaires par Charden seul, sa voix aurait été
remixée par dessus celle de Charden pour donner ce single... Je
n'ai pas vérifié, mais pour moi les deux sonnaient pareil ! Accordons-lui
le bénéfice du doute. En tous les cas, il fallait oser se pointer
chez Dorothée affublé d'un
costume d'Albator à deux balles acheté au drugstore du
coin pour chanter en play-back sur la voix de Charden, et il l'a fait
! Cela témoigne d'un certain courage... (à moins qu'il n'ait été
un visionnaire, précurseur du cosplay bien avant la lettre ?!?)
Ensuite
il y aura X-Or (Jean-Pierre s'amuse de rappeler que c'est Antoine
de Caunes, sous son "identité secrète" de
Paul Persavon, qui a écrit ce petit
bijou), puis Il était une fois... l'espace, qui l'associe de nouveau
avec Michel Legrand. Toujours sous un pseudonyme, cette fois en tant
que moitié du duo Peter et Sloane,
1984 lui apporte le seul gros "tube" populaire de sa carrière,
"Besoin de rien envie de toi", et la page des génériques
est momentanément tournée (d'ailleurs son visage est désormais
trop connu pour aller se pointer déguisé chez Dorothée,
non ?) À propos de l'usage de ses différents pseudonymes, il explique
clairement que tout ceci n'était pas le fruit d'un calcul, mais plutôt
une nécessité puisque son contrat d'exclusivité avec sa
maison de disque l'obligeait à enregistrer sous un autre nom lorsqu'il
faisait un disque pour un autre label...
Jean-Pierre Savelli a refait des génériques de temps à
autre, et continue désormais une carrière de producteur et travaille
sur de nombreux projets. Il aura prochainement un site internet retraçant
sa carrière passée et présente, mais en attendant vous
pouvez toujours lui envoyer un e-mail si cela vous chante :
minuit10@producteurs.com