La plus fascinante et la plus importante des oeuvres de Leiji a enfin sa rubrique... Il n'est pas facile d'aborder une oeuvre aussi vaste et aussi complexe en quelques pages, mais ceci est déjà un bon début... Alors embarquez sans plus tarder à bord du trois fois neuf, si ce n'est déjà fait !


GINGA TETSUDÔ 999 : avant les films, un manga et une série


Demandez à un Japonais quelle est l'oeuvre la plus célèbre de Leiji Matsumoto, et que vous répondra-t-il ? YAMATO ? NON ! Très très célèbre, mais un peu démodé, et surtout, pas vraiment une création de Leiji. CAPTAIN HARLOCK ? EMERALDAS ? NON ! Les deux plus célèbres pirates de Leiji sont assez connus du public mais ils n'ont pas forcément rencontré le même succès commercial qu'à l'étranger... Non, à votre question, le Japonais répondra toujours GALAXY EXPRESS 999 ! Car que ce soit en nombre de volumes de manga parus, en nombre d'épisodes diffusés à la télévision, aucune autre oeuvre de Leiji ne la dépasse, et surtout, aucune autre de ses créations n'a autant fait rêver, fasciné et enthousiasmé le public japonais au cours des trois dernières décennies !

Autant YAMATO est sans conteste une oeuvre "shônen" (pour garçons) et QUEEN MILLENIA plutôt une oeuvre "shôjo" (pour filles), autant GALAXY EXPRESS 999 (tout comme CAPTAIN HARLOCK d'ailleurs) n'est pas aussi facilement réductible à une telle étiquette. S'il est vrai que son rythme est lent et que les scènes d'action ou de combat n'y sont pas légion, Maetel et Tetsurô représentaient, chacun à sa manière, des modèles auxquels le jeune public pouvait facilement s'identifier... Et pour des adultes (tout comme CAPTAIN HARLOCK encore) la série a bien mieux vieilli que toutes les autres oeuvres de l'époque et conserve l'aura de mystère et de charme qui a fait son succès. Il serait faux de dire qu'elle n'a pas pris une ride, mais tout au moins a-t-elle bien vieilli...

Comme c'est le cas pour la plupart des oeuvres animées de Leiji Matsumoto, GINGA TETSUDÔ 999 a d'abord été un manga avant de faire l'objet d'une série d'animation, avec un premier volume paru chez Hit Comics en août 1977, soit environ un an avant la série elle-même. Et même si le 18e et dernier volume ne parut qu'en décembre 1981, l'oeuvre est restée cohérente de bout en bout, alors qu'il eût été facile de remodeler quelque peu ce manga par rapport au succès des versions animées, à la télé comme au cinéma.

GINGA TETSUDÔ 999 ne s'est en fait appelé "GALAXY EXPRESS 999" qu'à partir du premier long-métrage. Avant ce film, qui fit connaître l'oeuvre dans le monde entier, il y avait eu un manga en 18 volumes et une série en 113 épisodes (plus 3 téléfilms) qui jamais ne portèrent une seule fois le titre "GALAXY EXPRESS" avant la sortie des films. C'est cette oeuvre impressionnante et merveilleuse que nous abordons dans cette première partie, et par respect pour elle, nous n'utiliserons que son titre en japonais pour en parler ("Galaxy Express" sera en revanche utilisé dans ces pages pour parler du train).


Ginga Tetsudô 999 © 1977-81 Leiji Matsumoto / Tôei Animation
Ce dossier exclusif © 2003 Stéphane Beaumort / BIS Productions