Le souffle de la liberté a aiguisé le sens civique... et le monde libre peut (pour l'instant) dormir sur ses deux oreilles... Quoi ? Dormir ? Non ! Car tous les jours la menace rôde... et je ne parle pas simplement de mecs au crâne rasé qui dressent leurs chiens à attaquer les gens au teint mat...

 Albator qui fléchit le genou... c'est rare !   :-) Je parle aussi des médias et de toutes les conneries qu'ils nous assènent, de notre incapacité croissante à juger, à prendre du recul, de notre sens critique sans cesse remis en cause par l'avalanche d'informations qu'on n'a pas le temps de questionner, de digérer, de trier... Je parle des valeurs qui régissent notre société : réussite facile, gourmettes en or, bagnoles de luxe, piscines et starlettes au QI inversement proportionnel au tour de poitrine... De la violence gratuite et permanente, de la vengeance personnelle érigée en solution normale dans un monde où plus personne n'a confiance dans les institutions pour faire régner la justice individuelle... Je parle de toutes ces dérives qui laissent entrevoir un avenir sombre si l'on n'y prend garde...
 Albator qui fléchit le genou... c'est rare !   :-)

Dans ce monde de dingues, les héros de Leiji Matsumoto font vibrer la fibre du pirate qui sommeille en nous : pas en dupliquant des logiciels de façon illicite ni en devenant un hacker... Non, trop facile ! Être un pirate, c'est faire flotter fièrement l'étendard de la liberté, celui qui rallie tous les hommes qui ne fléchissent le genou, ni devant
les institutions corrompues, ni devant les valeurs frelatées auxquelles on veut nous faire adhérer, ni devant le renoncement et la lâcheté. Être un pirate, c'est résister, c'est questionner, c'est défendre la cause des petits et des démunis et défier l'ordre établi par les multinationales et les financiers qui décident de tout. Crier "bravo !" quand Gates ou Messier se prennent des procès, quand le Loft 2 fait un bide, quand Bové ose prendre parti contre les puissants... ALBATOR ne se bat pas contre les méchants, contre les extra-terrestres, ni pour les terriens : il se bat au nom d'un principe, celui de la liberté souveraine. Puissions-nous tous veiller à la défendre !

Stéphane BEAUMORT